Le fait de bouger pendant la prière |
R : La Sunna pour le croyant est de s’appliquer dans sa prière, avec son cœur et son corps, et d’y faire preuve de concentration et d’humilité, que cette prière soit obligatoire ou surérogatoire. Allah, exalté soit-Il, dit :
« Bienheureux sont certes les croyants, ceux qui sont humbles dans leur prière. »i
Le musulman se doit aussi de l’accomplir avec quiétude, ce qui fait partie des piliers les plus importants et des obligations de la prière car le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, a dit à celui qui avait mal accompli sa prière et n’y avait pas fait preuve de quiétude :
« Retourne d’où tu viens et prie, car tu n’as pas prié »
trois fois de suite, jusqu’à ce que l’homme s’exclame : « Ô Prophète d’Allah, par Celui Qui t’a envoyé avec la vérité, je ne sais prier que de cette façon-là ! Instruis-moi donc. » Le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, lui dit alors :
« Si tu t’apprêtes à prier, accomplis les ablutions, dirige-toi vers la Qibla, prononce le Takbîr, lis ce que tu connais du Coran, puis incline-toi jusqu’à t’être immobilisé en marquant une pause (Itmi’nân) dans ta position d’inclinaison. Relève-toi ensuite jusqu’à t’immobiliser en station debout, puis prosterne-toi jusqu’à t’immobiliser en marquant une pause, puis fais cela durant toute ta prière (i.e. pour chaque Rak’a). »1
Selon la version d’Abû Dâwûd, le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, a dit :
« Puis lis la mère du Coran (la Fâtiha) et lis ce qu’Allah te permet de lire. »2
Ce hadith authentique montre que la quiétude est un pilier de la prière, et une grande obligation sans laquelle la prière ne peut être valide. Ainsi, quiconque prie à la manière de l’oiseau qui picore, sa prière n’est pas valable ; d’ailleurs, l’humilité et la concentration sont le cœur et l’âme de la prière. Il convient donc au musulman d’y accorder de l’importance, et de s’en soucier.
Quant au fait de limiter à plus de trois le nombre de gestes incompatibles avec la quiétude de la prière, ce n’est pas un hadith du Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, mais des propos tenus par certains savants, pour lesquels il n’y a pas de preuves solides.
Cependant, le fait de gigoter durant la prière est quelque chose de détestable, comme le fait de remuer le nez, de toucher sa barbe ou ses vêtements au point d’en devenir distrait. D’ailleurs, si cela est continu, la prière est annulée.
Par contre, si c’est considéré comme minime par l’usage (‘Urf) ou s’il y a beaucoup de gestes mais ponctuellement, la prière n’est pas annulée. Il convient au croyant de préserver sa concentration dans la prière et de délaisser les gestes inutiles, qu’ils soient nombreux ou peu nombreux, par souci de préservation de la perfection de la prière.
Parmi les preuves concernant le fait qu’un petit nombre ou un grand nombre – ponctuel – de gestes n’annulent pas la prière, on rapporte que le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, ouvrit la porte à ‘Â’îcha alors qu’il priait.3
On rapporte aussi de façon authentique, selon un hadith d’Abû Qatâda, qu’Allah l’agrée : « Le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, dirigea un jour la prière alors qu’il portait dans ses bras Umâma fille de Zaynab, la fille du Prophète, prière et salut d’Allah sur lui. Lorsqu’il se prosternait, il la posait par terre, et il la portait à nouveau lorsqu’il se relevait. »1 Et c’est Allah Qui se charge
d'octroyer l'aide.
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Fatwa de Cheikh Ben Baz
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Kitâb ud-Da’wa, page 86 et 87.
1 Rapporté par Al-Bukhârî, chapitre de l’appel à la prière, n° 757 et Muslim, chapitre de la prière, n°397.
2 Rapporté par Abû Dâwûd, chapitre de la prière, n°859.
3 Rapporté par Abû Dâwûd, chapitre de la prière n°922 ; At-Tirmidhî, chapitre de la prière, n°601 ; An-Nassâ'î, chapitre du rattrapage de la prière, (3/11).
4 Rapporté par Al-Bukhârî, dans Al-Adab ul-Mufrad, n°5996 et Muslim, chapitre des mosquées n°543.
i Les Croyants, v. 1-2.