Q : On a posé la question au cheikh, qu’Allah élève son rang : quel est le verdict sur le fait de suivre les savants et les dirigeants dans le fait de rendre licite ce qu’Allah a interdit et interdire ce qu’Allah a rendu licite ?
R : Le fait de suivre les savants et les dirigeants dans le fait de rendre permis ce qu’Allah a interdit se divise en trois catégories :
1. On les suit tout en étant satisfait de leur parole, en leur accordant la prédominance et en étant mécontent de la Loi d’Allah. Ceux-là sont mécréants car ils ont détesté ce qu’Allah a révélé. Haïr ce qu’Allah a révélé est de la mécréance car Allah dit :
« C’est parce qu’ils ont de la répulsion pour ce qu’Allah a fait descendre. Il a rendu vaines leurs œuvres. »[1]
Et les actions ne peuvent être rendues vaines que par la mécréance. Quiconque hait ce qu’Allah a révélé est mécréant.
2. On les suit tout en étant satisfait de la Loi d’Allah, en sachant qu’elle est meilleure et plus appropriée aux humains et aux pays, mais ce qui pousse à le suivre est une passion au fond de son âme. Celui-là n’est pas mécréant mais désobéissant (Fâssiq). Si l’on pose la Q : « Pourquoi n’est-il pas mécréant ? On dira : « Parce qu’il n’a pas refusé le jugement d’Allah au contraire, il en est satisfait mais il y a contrevenu à cause d’une passion en lui, et il est considéré comme tous les gens de la désobéissance. »
3. On les suit par ignorance en croyant que c’est cela le jugement d’Allah. Ce cas-ci se subdivise en deux catégories :
§ La première : Il a la possibilité de connaître la vérité par lui-même, mais il est négligent ; dans ce cas-ci, il est pécheur car Allah a ordonné de questionner les gens de science lorsqu’on ne sait pas.
§ La seconde : Il est ignorant et il n’a pas la possibilité de connaître la vérité par lui-même, et il suit par imitation, en croyant que c’est la vérité. On ne peut rien lui reprocher. En effet, il a fait ce qui lui incombe et il est excusé. C’est à ce sujet que l’on rapporte que le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, a dit :
« Celui à qui est donné un verdict sans science, le péché revient à celui qui a donné le verdict. »[2]
Si nous devions le considérer comme pécheur à cause de l’erreur d’autrui, cela impliquerait la gêne et la difficulté et les gens ne feraient plus confiance à personne de peur qu’il ne se trompe.
· Fatwa de Cheikh Otheimine
· Al-Majmû’ uth-Thamîn volume 2 pages 129 et 130.